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Kitsch

Mouvement artistique

Le kitsch ou kitch est l'accumulation et l'usage hétéroclite, dans un produit culturel, de traits considérés comme triviaux, démodés ou populaires.

Son emploi implique donc nécessairement un jugement de valeur et la norme qui le conditionne.

Le terme « kitsch », introduit de manière plutôt accidentelle vers 1860, présente une étymologie incertaine. On recourt généralement à trois hypothèses différentes pour expliquer son origine.

William Styron indique une origine yiddish de ce mot dans son roman Le Choix de Sophie.

Le concept apparaît vers 1860-1870, en Bavière, sous le maniérisme de Louis II.

Il est intimement lié à l'idée de l'inauthentique, de la surcharge et du mauvais goût. Désignant au départ la « production artistique et industrielle d'objets bon marché » (Legrand), le concept est indissociable de l'industrie de consommation de masse.

Dans le langage courant, le kitsch désigne des objets de mauvais goût, agrémentés de décorations superflues, qui copient le plus souvent des œuvres reconnues comme des classiques. Le kitsch est le produit de changements sociaux et historiques. Il émerge au cours de deux périodes précises.

La première phase du kitsch est amenée, au milieu du XIXe siècle, par l'industrialisation et l'urbanisation. En Europe et en Amérique du Nord, ceux qui profitent des positions offertes par l'industrie forment une nouvelle classe moyenne. Ces travailleurs, satisfaits autrefois par l'art rural et traditionnel, ont maintenant accès à de nouveaux produits culturels. Les nouvelles classes moyennes cherchent à se divertir avec des moyens adaptés à elles. Ces dernières se contentent donc de ce que Greenberg appelle un « succédané de culture […] destiné à une population insensible aux valeurs culturelles authentiques, mais néanmoins avide de ce divertissement que seule la culture, sous une forme ou une autre, peut offrir ». Les loisirs permettent entre autres aux classes moyennes de développer un goût pour les imitations à bon marché du grand art traditionnel. Les manufactures et le commerce au détail permettent ainsi aux classes moyennes d'acquérir facilement des produits culturels distribués à grande échelle.

Au milieu du XXe siècle, lorsque se développe la seconde phase du kitsch, ce dernier devient une cible privilégiée pour critiquer la culture de masse. Les intellectuels de gauche utilisent le kitsch pour condamner la culture de la nouvelle société de consommation. Cette fois, on ne reproche pas au kitsch d'éroder la culture d'élite, on l'accuse plutôt d'être un outil privilégié pour manipuler les masses : « Reducing adults to children, the new kitsch made masses easier to manipulate by reducing their cultural needs to the easy gratification offered by Disney cartoons, pulpliterature, and romance novels. » (Binkley) — Ce qui signifie : « Rabaissant les adultes en enfants, le nouveau kitsch rend les masses plus faciles à manipuler en réduisant leurs besoins culturels à la gratification facile offerte par les dessins animés de Disney, la littérature pulp (bon marché), et les romans à l'eau de rose. » Pour certains penseurs des années 1950, le kitsch, dans la mesure où il encourage l'abaissement de la masse devant l'autorité, opère de la même manière dans le contexte capitaliste américain qu'il a opéré chez les fascistes et les communistes.

L'auteur Milan Kundera développe dans son roman L'Insoutenable Légèreté de l'être le rapport entretenu par le régime d'après guerre communiste de Tchécoslovaquie entre les valeurs attendues chez le citoyen communiste idéal et le kitsch. Ainsi, selon lui, toute tentative de démarcation de l'individu par rapport au mode de pensée de la masse est rejeté par le kitsch communiste.

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Wikipédia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Kitsch

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